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Les combats se tiennent tous les dimanches après-midi sur le terrain à proximité de l’usine Star de Diego Suarez
Les combats se tiennent tous les dimanches après-midi sur le terrain à proximité de l’usine Star de Diego Suarez

Cet art martial traditionnel a été introduit à Madagascar il y a plusieurs siècles, mais depuis, il n’est toujours pas reconnu officiellement dans la Grande île alors qu’il représente à la fois un enjeu culturel, économique et sportif selon Thierry Saidani, un de ses plus fervent supporters

Le morengy est pratiqué à Madagascar depuis le XVIIème siècle. Introduite par les asiatiques (thaïlandais et malaisiens), cette discipline avait à l’origine une fonction essentiellement utilitaire de formation aux arts martiaux. Depuis, ce sont les aspects ludiques et sportifs qui se sont développés, même si à l’heure actuelle le morengy n’est toujours pas reconnu comme un sport officiel. Thierry Saidani, entraîneur et passionné du morengy est très présent dans ce domaine. Après avoir beaucoup pratiqué la boxe française, la boxe anglaise, la boxe thaï et autres arts martiaux, il s’est rapidement passionné pour le morengy quelques temps après son arrivée à Madagascar. Il s’est depuis donné comme objectif de faire prendre conscience aux malagasy de la richesse du patrimoine national que constitue ce sport. Selon Thierry Saidani « Le morengy est typiquement malagasy, mon idée est de faire revivre cette pratique. C’est une chance inouïe d’avoir un sport comme celui-là, mais la plupart des malagasy ne la réalisent pas, ce qui est dommage ». Ce qui manque, c’est officialiser ce sport, le codifier afin qu’il puisse entrer dans le secteur international en tant que discipline reconnue mondialement. Néanmoins, selon Thierry, sa catégorisation en tant que sport de combat n’est pas nécessaire. En effet, « si le morengy devient un sport de combat il perdra son côté traditionnel. Or c’est ce côté qui doit être mis en valeur pour le pérenniser ».
Initialement, l’objectif de Thierry Saidani était de fédérer tous les pratiquants du morengy au sein d’une même organisation. Cet organisme aurait notamment été en charge d’un travail de codification et d’uniformisation des règles et des techniques, afin de les pérenniser et d’en faciliter la transmission et ainsi faire reconnaître le morengy pour ce qu’il représente réellement. Mais après de longues et fastidieuses démarches à Antananarivo, il a du renoncer provisoirement à cette ambition : les lourdeurs administratives, aggravées par le renouvellement trop rapide des instances responsables, l’ont convaincu de se concentrer sur la seule région nord de la Grande Île. Il supporte désormais activement les combats hebdomadaires qui se tiennent tous les dimanches après-midi sur le terrain à proximité de l’usine Star de Diego Suarez. Il en est un des principaux sponsors financiers, participe à l’organisation en prêtant du matériel, et surtout, il est devenu un des entraîneurs les plus cotés du circuit.
C’est ainsi qu’il a décidé de s’occuper de jeunes issus de milieux défavorisés n’ayant aucune connaissance en arts martiaux mais présentant un grand potentiel, sélectionnés selon leurs aptitudes, leur motivation et leur enthousiasme. Il les entraîne dans l’objectif d’en faire des combattants de renom national et même international. « Je veux les emmener le plus loin possible tout en leur donnant une chance de gagner leur vie. » Actuellement, ils sont six à être formés par Thierry qui les entraîne intensément pendant des séances de quatre heures de temps du lundi au vendredi durant trois mois. Cette formation initiale concerne seulement l’essentiel du combat. Ce temps est court mais cela permet d’atteindre le plus vite possible un niveau de défense élevé qui permet de dominer l’adversaire. Après ces trois mois, les élèves assimileront des techniques plus complexes et plus précises. L’entraînement ne consiste pas seulement à leur apprendre à combattre, mais également à leur donner une éducation. Dans ce volet éducation, il leur inculque le respect de soi par une hygiène de vie et aussi le respect des autres par un esprit de fair-play. La pratique de la langue française fait aussi partie de l’éducation donnée. A travers cette éducation et le moral que ces jeunes se forgent pendant les combats, c’est à affronter les défis de la vie qu’ils se préparent.

Boxer (à gauche) et Ferdinand (à droite) sont actuellement les leaders incontestés de la scène Morengy du Nord de Madagascar
Boxer (à gauche) et Ferdinand (à droite) sont actuellement les leaders incontestés de la scène Morengy du Nord de Madagascar
Les favoris du moment : Boxer et Ferdinand

Boxer et Ferdinand sont les deux favoris de Thierry Saidani en ce moment. Le premier est réputé pour ses coups de poing et de pieds très puissants. Il est formé par Thierry depuis novembre 2014. Au début, son entraîneur reconnaît l’avoir sous estimé. Mais ayant vu sa progression sur un mois, il l’a encouragé à continuer et a entrepris de le coacher dans les règles de l’art. Boxer a mis tellement de volonté dans cette progression qu’il en est arrivé à battre presque tous ses adversaires. Il a commencé dans cette discipline depuis 2007. Ce sont les exemples de son père et de son grand-père, qui ont tous deux été des grands combattants de morengy, qui l’ont attiré vers cette discipline. Et c’est l’exemple de Gilo dont Thierry a assuré la formation jusqu’à un très haut niveau qui a convaincu Boxer qu’il devait devenir un de ses élèves. Maintenant, il combat régulièrement et, selon lui, arrive ainsi à pourvoir aux besoins de sa famille. La somme qu’il reçoit varie de 250 000 Ar à 300 000 Ar à chaque combat, mais il lui est arrivé de gagner 800 000 ariary pour un combat. La baisse de ses performances physiques est la seule chose qui soit susceptible de lui faire abandonner le morengy. Quand ce sera le cas, dit-il, « je retournerai à Andranofanjava, mon village natal, où je cultiverai les champs et élèverai des bœufs ». Ferdinand est l’un des plus jeunes combattants de Thierry. Agé de 18 ans actuellement, il a lui aussi rejoint l’équipe de Thierry en 2014. Pour son entraîneur, son seul point faible c’est qu’il n’en a pas. Ferdinand est dans une bonne voie et s’il continue il aura une maîtrise de la plupart des techniques de combat d’ici peu de temps. Comme Boxer, Ferdinand lui aussi a hérité de sa famille son intérêt pour cette discipline, par son père. Quand il combat, il observe d’abord avant d’attaquer, il localise les failles et les points faibles de ses adversaires pour mieux le battre. C’est avec cet esprit d’observation qu’il a remporté ses combats en y ajoutant sa force de frappe et les techniques à utiliser dictées par l’entraîneur. D’ailleurs, avant chaque combat, l’entraîneur visionne les vidéos de leurs adversaires, il va ensuite focaliser les entraînements à venir sur les moyens d’atteindre les points faibles des adversaires. « Les combattants sont obligés de suivre à la lettre mes instructions, sinon ils seront sévèrement sanctionnés » explique Thierry.

■ Raitra

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