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La grande allée du Bazarikely d'Antsiranana
La grande allée du Bazarikely d'Antsiranana

Bazarikely est un des quartiers les plus vastes de Diego Suarez en terme de superficie. Subdivisé en cinq secteurs, le quartier est très peuplé et très fréquenté par les habitants d’autres villages car c’est à Bazarikely que se trouve le principal marché de la ville

Le Bazary Kely
Le Bazar Kely quelque temps après sa reconstruction en 1912
Le Bazar Kely quelque temps après sa reconstruction en 1912

Bien qu’il y ait de nombreuses entreprises ou services publics implantés dans le quartier Bazarikely, l’activité la plus visible est le marché. Le nom du quartier vient d’ailleurs de l’implantation de ce marché dans cette partie de la ville d’Antsiranana. Des milliers de personnes fréquentent chaque jour le bazary. Il y a des petits marchés au niveau de chaque quartier de Diego Suarez où l’on peut acheter le minimum pour la cuisine et le foyer, mais pour plus de variétés et pour le plus grand nombre, faire les achats au bazary demeure incontournable. C’est dans les années 1980 que le bazary a commencé à attirer du monde. Le Bazary Be (actuel local de l’Alliance française) était à l’abandon, les Français représentant une part importante de la clientèle quittaient la Grande île à la suite des évènements de 1972. Le bazary est actuellement en pleine réorganisation surtout vers l’ouest où des kiosques sont construits pour les poissonniers et les maraîchers. Mais le plus grand problème réside dans la vétusté des canaux d’évacuation d’eaux usées. Un sexagénaire, habitant de la ville indique même que les installations n’étaient pas prévues pour accueillir un marché agro-alimentaire. Les canaux sont vétustes et bouchés, les eaux usées s’accumulent et les ordures remontent en surface pendant la période des pluies alors que le bazary ne cesse de s’étendre car de plus en plus de marchands arrivent des autres régions et des zones suburbaines. Ils occupent maintenant l’avenue Pasteur jusqu’à l’intersection rue Justin Bezara et rue Suffren, les installations s’étendent jusque dans le quartier de Tanambao IV. Le nombre de marchands dépasse le surface disponible. Les bouchers (viande de porc) occupent l’entrée du marché avec les vendeurs de fruits qui longent la rue Dr Seydna Mohammed Burhanuddin. De la barrière, suivant le chemin pavé, jusqu’à l’EPP Boudabhay, il n’y a pas d’organisation selon les produits à vendre. Tantôt l’on trouve des poissons, des chauves-souris, des légumes tantôt de la friperie, des ustensiles de cuisine et du prêt-à-porter. La gestion du marché incombe à la Commune Urbaine de Diego Suarez, le Fokontany n’intervient qu’en cas de conflits. Les conflits de voisinage et ménagers sont très fréquents.

Le quartier résidentiel réservé aux personnels de la SECREN constitue le secteur « La glacière », puis au sud de la rue Lavigerie suivant la rue de l’Amiral Pierre, le secteur « Octroi », puis le bazary centre, le secteur « Bassin Lex » et enfin Avenue Pasteur.
En tant que quartier commercial, la plupart des habitants sont des marchands, des grossistes et importateurs. C’est aussi à Bazarikely que bon nombre des membres de la communauté Bohra (dont la grande majorité fait du commerce) réside. En 2011, cette communauté fortement représentée à Antsiranana a même demandé à la mairie d’octroyer le nom de leur chef spirituel à une des principales rues de Bazarikely. La demande a été accordée, mais en contrepartie la communauté participera à l’embellissement du quartier, la rue Lafayette a donc été rebaptisée rue Dr Syedna Mohammed Burhanuddin.

Le Bazarikely d'Antsiranana est actuellement en pleine réorganisation surtout vers l’ouest où des kiosques sont construits pour les poissonniers et les maraîchers.e
Le Bazarikely d'Antsiranana est actuellement en pleine réorganisation surtout vers l’ouest où des kiosques sont construits pour les poissonniers et les maraîchers.

La spécificité du quartier réside aussi dans l’implantation de nombreuses entreprises, sociétés et services publics tels que  : la Commune Urbaine de Diego Suarez, le boc administratif, la brigade de la Gendarmerie, la direction provinciale de la Police Nationale, le Centre Fiscal B, l’agence d’Air Madagascar, Mad’auto, l’agence STAR, MICROCRED, SECREN, l’agence de la JIRAMA… L’adjoint du chef fokontany, Andriamanantena Pascal regrette cependant que leurs implantations dans le quartier n’offrent aucun avantage pour son service et la population. Il n’y a pas de programme ou de stratégie impliquant ces établissements dans le développement ou au moins l’embellissement du quartier.
Si auparavant, c’est-à-dire, il y a quinze ou vingt ans, les jeunes ne manquaient pas de loisirs, ce n’est plus le cas maintenant car les habitants ont du mal à trouver un espace suffisant pour pratiquer du sport. L’adjoint du chef quartier se souvient (et note d’ailleurs jusqu’à aujourd’hui) que les jeunes aiment le sport et sont particulièrement doués pour le football et le basketball. Les bouchers ont par exemple leur propre équipe de football, il y a aussi FCB et Poisson d’Or.
Les femmes sont très actives à Bazarikely et leurs associations contribuent beaucoup dans l’amélioration de la vie des ménages, au niveau social principalement. Ce sont les femmes qui gèrent le lavoir public et le bloc sanitaire, elles prennent soin aussi des personnes âgées du quartier et s’occupent de la scolarisation des enfants exclus.
Les sept bornes fontaines publiques sont toutes opérationnelles, elles sont gérées par le bureau municipal chargées de ces infrastructures, le jerrycan d’eau de 20l coûte 50 Ariary. Le lavoir public fonctionne tout aussi bien.


SECREN et BANA

L’existence de la SECREN et de la Base Navale sont liées puisque c’est par l’existence d’activités militaires sous la période coloniale que la SECREN ou plus précisément l’arsenal dont faisait partie le bassin de radoub a été créé du temps où Diego Suarez était Point d’Appui de la Flotte. L’arsenal est devenu SCAB (Société des Chantiers et Ateliers du Bassin), DCAN (Direction des Constructions et Armes Navales), puis SECREN en 1975 (Société d’Etudes et de Constructions et Réparations Navales). Jusqu’à aujourd’hui la SECREN assure l’entretien des bâtiments de la marine malagasy. C’est le 18 février 1961, qu’a été créé l’élément « Mer » des Forces Armées Malagasy et c’est en décembre 2003 que le commandement des Forces Navales fut créé. Ses principales missions sont la défense opérationnelles du territoire, la sûreté de l’espace maritime et action de l’Etat en mer pour la sauvegarde des intérêts humains, économiques et écologiques de Madagascar. C’est le Capitaine de Corvette Sibon Guy le premier officier malgache commandant la base navale (1962-1972).
La SECREN quant à elle est une pionnière dans la construction et réparation navales dans l’Océan Indien. Des dizaines de bateaux, dont des thoniers espagnols sont réparés chaque année par cette société d’Etat. Pendant une décennie, années 1990, la SECREN a obtenu des trophées et des marques de reconnaissance tels que «Euromarket Award », « ARCO EUROPA : Estrella de Oro », «  Etoile de platine international », etc... De nombreuses raisons ont cependant conduit à des dysfonctionnements et l’avenir de la société est devenu incertain. C’est vers la fin de la période de Transition (2013) que l’exécution d’un plan de redressement a débuté. Le capital social a été augmenté, les charges en électricité réduites, acquisition de nouveaux matériels, réouverture du centre de formation technique et professionnelle pour la relève : 121 élèves pour la première promotion qui a fait sa rentrée officielle le 24 février. A coté des réparations et constructions navales, la SECREN est dotée d’un atelier mécanique et d’un atelier de fabrication mécanique. Elle effectue ainsi des travaux de chaudronnerie, de fonderie et de traitement de surfaces… La société SECREN compte près de 800 employés.

L'association et coopération SAMEVA compte 40 adhérentes dont 20 membres actives.
L'association et coopération SAMEVA compte 40 adhérentes dont 20 membres actives.
Association et coopérative SAMEVA

En 2002, des mères célibataires se sont regroupées pour développer une unité de confection, leur activité s’est étendue à des cours de coupe et couture pour les femmes démunies. Sameva est devenue une association reconnue par l’Etat et compte actuellement 40 adhérentes dont 20 membres actives.
Ces membres sont des femmes en difficulté et des mères célibataires. Les actions sociales de l’association se sont multipliées. De 2006 à 2008, elles ont contribué à l’alphabétisation d’enfants déscolarisés avec le partenariat d’UNICEF, à des distributions de nourriture à des familles nécessiteuses des bas quartiers de Diego Suarez, des formations techniques pour les femmes rurales soutenues par le PNUD. Depuis trois ans, les membres de l’association donnent aussi gratuitement des cours de coupe et couture aux jeunes handicapés. L’association intervient également dans la formation des femmes détenues et des mineurs. Une enquête sur les liens enfants/parents est en cours, elle concerne dix quartiers « chauds » de la Commune Urbaine d’Antsiranana.
C’est en 2010 que la coopérative artisanale SAMEVA est créé. Son atelier se situe dans un local loué à l’EPP Avenue Pasteur. Chaque filière a une responsable. Mme Mananavy au textile, Simone à le broderie, Françoise à la vannerie et Yvonne à la filière corne et écaille. La coopérative possède une douzaine de machine ainsi que deux points de vente au tsena.

Ecole, collège et lycée adventistes

L’éducation et l’enseignement sont basés sur la religion adventiste et suivent le programme de l’Etat. Néanmoins, aucune distinction basée sur la religion n’est effectuée. L’établissement comprend 15 classes de la maternelle aux terminales scientifique et littéraire. 33 enseignants assurent les cours. La particularité de cet établissement scolaire réside dans le fait que tous les élèves de classes secondaires apprennent la couture, la cuisine et l’informatique. Les élèves sont notés sur ces disciplines et passent des examens. Les primaires quant à eux ont des cours de musique. Face à la recrudescence des actes de délinquance dans la ville, le proviseur du lycée, Randrianarivelo Romain, souligne que l’application de la législation scolaire ainsi que de la discipline interne est stricte. Il affirme que lorsque les professeurs remarquent des difficultés ou des comportements inhabituels chez un élève, une discussion avec les parents est établie afin d’en connaître les causes et déterminer l’attitude à adopter face à l’élève en difficulté. Le réseau d’honnêteté et d’intégrité mis en place avec le BIANCO est créé au lycée. Les primaires, les secondaires niveau I et ceux du niveau II ont leurs chorales. Il existe aussi des clubs de Français et d’Anglais. L’objectif dans l’organisation de ces activités extra-scolaires est de faciliter et renforcer les liens élèves-professeurs.


Commune Urbaine d’Antsiranana

Le bâtiment de la Commune Urbaine d’Antsiranana est construit en 1959. C’est en 1956 que s’est tenue la première élection municipale de la ville de Diego Suarez. Les élus qui se sont succédés à la tête de la mairie : Francis Sautron, Alphone Vavihely, Lucien Zasy, Rakotoarison Noël, Rolland Sylvain Yves et Johary Houssen Alibay. De 1972 à 1994, ce sont des délégations spéciales qui régissaient l’administration municipale. C’est au niveau de la mairie que sont établis les actes d’état-civil. La mairie est structurée en plusieurs directions chargées du fonctionnement et de l’entretien de la ville. Ces services, bureaux et directions font partie, avec le maire et ses adjoints, de l’exécutif tandis que le conseil municipal est chargé de la législation (élaboration des arrêtés municipaux). L’exécutif est chargé de la réalisation du plan communal de développement. De 2011 à 2014, la mairie de Diego Suarez a mis en place les initiatives municipales pour le développement humain. L’IMDH a été élaboré par le bureau de coordination des projets et investissements de la Commune urbaine de Diego Suarez. Le projet ville et handicap fait partie de ces initiatives ainsi que les actions de la lutte contre l’exclusion sociale urbaine.

■ V.M

Commentaires   

+1 # Fokontany Bazarikelyravola 24-04-2015 11:49
Veuillez rajouter le nom de M. BE François qui a été omis de votre article concernant les élus ayant succédés à la tête de la mairie de Diego
Merci

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