Aliment de base des foyers les plus pauvres en période de soudure, le manioc possède de nombreuses qualités et utilisations qui ne sont pas exploitées à Madagascar faute de connaissances des techniques adéquates.
Le manioc est un arbrisseau de la famille des Euphorbiacées, ses feuilles sont palmées. Il peut aller jusqu’à 3 m de hauteur et ses feuilles et ses tubercules sont consommables. Ces derniers sont enracinés profondément dans le sol .
A Madagascar, le poids de chaque tubercule dépend de la qualité du sol où le manioc a été planté, mais en moyenne il pèse 500 g. C’est au bout de 6 à 16 mois que l’on récolte le manioc, mais on peut le laisser au champ jusqu’à 3 ans, mais les tubercules ne sont plus fondants dans ce cas mais durs. Une fois récolté, il faut consommer le manioc sinon sa chair devient bleuâtre et inconsommable. Néanmoins, il est possible de le sécher au soleil.
Dans plusieurs pays d’Afrique, le manioc est consommé au quotidien. A Madagascar, durant la période de soudure (entre les mois de février et avril), des familles ne mangent que du manioc au déjeuner et c’est le seul repas consistant de la journée. Les feuilles pilées servent aussi d’accompagnement au riz.
Dans toute l’île, le manioc sert surtout d’aliment direct aux hommes et aux animaux. Sa production est négligée alors qu’il est assez facile d’obtenir un bon rendement car il peut s’adapter à tout type de sol et à tout type de climat. Le manioc occupe la troisième place dans les cultures vivrières, après le riz et le maïs. Une étude effectuée par FOFIFA/EARRNET a permis de savoir que le manioc pourrait être exploité en industrie agro-alimentaire. L’hydrolyse de l’amidon permet par exemple d’obtenir du glucose. La farine du manioc associée à d’autres céréales peut servir de farines infantiles et être utilisée en pâtisserie, charcuterie et biscuiterie. Du vinaigre peut être obtenu par fermentation du manioc, on l’utilise aussi dans la fabrication de la colle.
Dans le monde, il existe 42 variétés de manioc, mais leur contenance en acide cyanhydrique (très toxique et donne du goût amer au manioc) fait qu’en principe une seule variété, le manioc doux, peut être consommée. Pour éliminer la toxicité, il faut cuire les feuilles de manioc 3 heures au moins. Pour les tubercules, attendre qu’ils bouillent dans beaucoup d’eau, enlever et changer l’eau.
100 g de manioc contient 130 Kcal environ. Il est composé à 70% d’eau, à 33% de glucides, à 1,5% de protéine, à 4% de cellulose et à 0,4% de lipides. Le tubercule de manioc est donc un aliment énergétique. Sa faible contenance en substances minérales fait qu’il convient de le consommer avec d’autres aliments riches en fer et en calcium.
Voici une recette du Nord de Madagascar à préparer avec du manioc. Notons qu’en ce moment 3 tubercules de manioc de 30 cm coûtent 1000 Ar.
Mahögo miharo voanio ou Manioc au coco
Pour réaliser ce plat, il faut 1 kg de manioc, 1 coco, 8 cuillères à café de sucre et une cuillère à café de sel. Pour le parfumer, on peut ajouter une gousse de vanille.
- Peler les maniocs et les couper en petits morceaux
- Les mettre dans une marmite et ajouter un litre d’eau. Les porter à ébullition puis les retirer.
- Râper le coco, faire bouillir un litre d’eau.
- Mettre le coco râpé dans l’eau puis filtrer avec un passoir ou un tissu.
- Mettre le lait de coco et les morceaux de manioc dans une marmite. Laisser cuire pendant une quinzaine de minutes.
- A servir chaud.
■VM
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