Assez chauffant pour ceux qui aiment les aliments brûlants, un peu piquant pour ceux qui ne supportent pas le piment, tel est le goût du gingembre connu sous le nom de sakay tany au Nord et sakamalaho dans le malgache officiel.
Ce sont les rhizomes du gingembre, enfouis sous la terre, qui sont consommables. Il est de la famille des zingibéracées et son nom scientifique est zingiber officinale. La plante aurait une origine orientale : au sud de l’Inde et de la Chine. Le mot gingembre vient du sanskrit shringavera qui signifie bois de cerfs.
Le gingembre est utilisé dans la confection de sauce, pour condimenter les plats comme l’akoho ro (poulet cuit de manière très simple avec beaucoup d’eau), en phytothérapie et dans la conservation de la viande. Des récentes études ont permis aussi de savoir qu’il est possible d’en extraire de l’huile essentielle.
Les gingérols et les shogaols du gingembre sont responsables de sa saveur piquante. Ils ont un effet antiémétique en réduisant les mouvements de l’estomac, ainsi on conseille sa consommation aux personnes sujettes aux maux de transport et aux femmes enceintes. Une trentaine d’analyses ont classé le gingembre parmi les végétaux les plus fortement antioxydants. Il prévient ainsi les cancers ainsi que les maladies qui accompagnent le vieillissement comme les maladies cardio-vasculaires. Le manganèse que les rhizomes contiennent facilite une douzaine de processus métabolique et réduit ainsi les effets des radicaux libres. Le gingembre contient aussi du cuivre, nécessaire à la formation du collagène et de l’hémoglobine. La consommation d’une grande quantité de gingembre aurait un effet cardiotonique et une action hypoglycémiante dans l’organisme humain. Ces hypothèses sont encore à prouver, mais l’interaction avec certains médicaments est possible. Quant à son rôle dans la facilitation de la digestion, les recherches ont montré que les résultats ne sont à considérer qu’après une consommation en très grande quantité, donc anormale chez les hommes, du gingembre. Cela est nécessaire pour stimuler la sécrétion de bile et des enzymes digestifs.
Mais l’usage le plus fréquent à Madagascar est sa consommation en cas de maux de tête, de gorge et de rhume. Le gingembre fait baisser la fièvre en étant stimulant et réchauffant. Tout en buvant une tisane, on fait un pansement de gingembre moulu sur les muscles et articulations douloureux.
Les rhizomes ont une teneur en fibres de 1%, constituées de cellulose et d’hémicellulose. 23 g de gingembre cru contient 8 mg de vitamine C, 0,4 g de protéines, 4,2 g de glucides, 0 ,2 g de lipides. Source : Fichier canadien sur les éléments nutritifs.
Pour la culture, le gingembre pousse bien dans le jardin. Un sol facile à travailler et humifère et un climat tropical avec une pluviométrie moyenne annuelle supérieure à 2000 mm (source : Memento de l’agronome-Ministère de la coopération et du développement). C’est le jaunissement et le flétrissement des tiges feuillées qui permettent de juger que le gingembre est bon pour la récolte. Cette dernière se fait avec délicatesse et soin avec une fourche ou une bêche afin de ne pas blesser les rhizomes. Après la récolte, il faut immédiatement débarrasser les racines et la terre des rhizomes puis les laver et les sécher.
La production de gingembre à Madagascar s’élève à 20 à 30 tonnes par hectare
■ V.M.
Rhizome de gingembre | Confiseries réalisées à base de gingembre |
Commentaires
Il faudrait en cultiver en grande quantité pour exportation non?
Roger Mahazoasy
Roger> malheureusement le marché n'est pas immense à cause de la faible consommation mondiale de ce produit : quelques centaines de grammes par famille et par mois en moyenne
Il y a déjà une grosse production asiatique qui sature la marché : Inde + Chine + Indonésie font près de 700 milles tonnes/an, soit environ 70% de la production mondiale.
Par contre, rien n'empêche de mieux populariser sa consommation locale au pays, pour ses apports en fibres et nutriments ainsi que ses propriétés médicales...
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