A 28 ans, Danilo se déclare « content du travail que je fais, car beaucoup des jeunes comme moi sont chômeurs »
Danilo Verde a hérité ce métier de son père. Depuis son enfance il le regarde fabriquer toutes sortes de matériel. Depuis l’âge de 15 ans, petit à petit, il a commencé à aider son père et peu à peu cette activité lui a permis de gagner de l’argent et il a pu ainsi lui-même payer ses études.
Dès qu’il a quitté l’école, il s’est mis à pratiquer ce métier plus régulièrement pour gagner sa vie. Comme beaucoup, il avait le rêve de trouver un emploi dans un bureau, mais c’est chose difficile et c’est tout naturellement qu’il s’est tourné vers cette activité pour laquelle il commençait à avoir accumulé une certaine expérience grâce aux conseils de son père. Actuellement, il suit une formation tous les trois mois auprès de la GIZ. Par son appui à l’environnement, la coopération allemande promeut indirectement l'artisanat spécialisé, notamment par la formation de personnes à la fabrication de foyers améliorés. Désormais, Danilo se sent à l’aise dans ce métier.
Dans l'espace qui lui sert d'atelier à la Cité Ouvrière (à côté du service de contrôle technique), les jeunes sont très nombreux à croire en ce métier, comme lui. Son père a appris le métier tout comme lui grâce à des formations que dispensait la GIZ. Après cette longue formation, il a décidé de travailler seul et de partager ses acquis avec les membres de sa famille. Maintenant, son père fabrique surtout des réchauds métalliques standards et fabrique également d'autres accessoires de cuisine tels que poêles, grilles, supports de marmites, pinces à braise, boîtes pour éteindre la braise de charbon, pics à brochettes, barbecues longs, trépieds… Danilo et son père fabriquent aussi des grilles de protection pour les fenêtres et les portails. La fabrication se déroule surtout le week-end, le soir, et avant de sortir pour le marché c'est-à-dire de bon matin. Les matières premières qu’ils utilisent sont des aciers inox, des métaux tout-venant, des tôles noires, du fer galvanisé, du fer de type carré, des cornières, des tuyaux. Pour travailler, ils utilisent de l’outillage spécialisé tels que tronçonneuses, postes à souder, et bien sûr les consommables qui vont avec : baguettes de différents diamètres, disques à tronçonner ainsi que des scies à métaux. Le prix du réchaud chez Danilo varie de 5 000 à 200 000 ariary. Sur leur lieu de travail, Danilo et son père achètent chacun de leur côté les matières premières. Ils se déplacent ensuite dans tous les quartiers de la ville en portant leurs produits pour les vendre. Ils ont également une place au marché de la ville où ils exposent leur production. Ils vont également à Antananamitarana pour le marché du samedi, à Darainy le mardi, Mahavanona le mercredi et le jeudi au tsena kamisy (marché de jeudi). Danilo va aussi dans les quartiers et il est souvent accompagné d’un collègue. Les jours de marché, si beaucoup de clients sont intéressés par les produits, il y reste avec ses amis pour vendre. En plus de ces déplacements, il reçoit également des commandes sur place. Ce sont surtout les gens d’Ambilobe, de Nosy be, d'Ambanja et Vohémar qui font des commandes pour un grand nombre de produits. Les Tananariviens achètent plutôt de grands réchauds, des barbecues en inox. Il y a aussi ceux qui font des commandes importantes pour les revendre ensuite dans la Capitale. Du premier du mois au quinze, Danilo a moins de clients. Ce n'est qu'à partir du 16 qu'il reçoit le plus d’acheteurs et ce jusqu'à la fin du mois. Le nombre de réchauds qu'il arrive à vendre est variable mais il atteint généralement au minimum vingt réchauds par semaine.
Les matières premières se raréfient et posent problème. « Lorsque nous recevons des commandes pour des foyers améliorés, le problème est l’argile » dit-il. Le GIZ nous en donne et nous nous arrangeons. Dernièrement, ce problème nous a empêchés de répondre à des commandes de réchauds. Lorsqu’il y a plusieurs commandes, je travaille avec d’autres personnes pour que nous terminions au moins 200 réchauds par semaine. Et le bénéfice, nous le partageons après le paiement du client. A 28 ans, Danilo se déclare « content du travail que je fais, car beaucoup des jeunes comme moi sont chômeurs ». Pour améliorer son activité, il recherche actuellement pour la vente de ses produits un espace dans une rue bien fréquentée.
■ Angéline C.