Depuis avril, les meurtres aux détails sordides suivis de cambriolage se succèdent chaque mois à Antsiranana. Les enquêtes piétinent alors que les dossiers s’entassent. Photos : Fita / Archives
Un couple a été sauvagement tué dans leur cour, l’intérieur de leur maison a été mis sens dessus-dessous. Depuis avril, les meurtres aux détails sordides suivis de cambriolage se succèdent chaque mois à Antsiranana. Les enquêtes piétinent alors que les dossiers s’entassent
Le dernier cas enregistré date de ce dimanche 3 juin dans le quartier Place Kabary, dans un angle situé au nord du cercle chinois. Taibaly Ikbalhoussen née le 4 juillet 1948 à Antsiranana et son épouse Taibaly Ilmas Begum née le 25 février 1954 à Antsiranana sont rentrés à leur domicile vers 20 heures. Ils ont laissé leur voiture devant la cour avec le moteur en marche. A cette heure, la femme du gardien d’un de leurs voisins circulait encore dans le quartier. D’habitude, les époux laissent le moteur de la voiture en marche lorsqu’ils s’apprêtent encore à ressortir. Cette fois, les voisins ont entendu le bruit du moteur jusqu’à minuit. La femme et le gardien sont allés alertés le chef du quartier. Lors du constat de la police judiciaire au matin, les corps du couple se trouvaient encore l’extérieur de leur maison devant la porte principale. Ce qui laisse supposer que les époux ont été attaqués dès leur entrée dans la cour. La femme a reçu plusieurs coups de marteau sur la tête. Un coup porté avec un objet contondant a profondément pénétré sa tête. Une perforation a atteint son larynx. Quant à l’époux, plusieurs coups de hache ont été portés à la tête. Son larynx et un œil ont été également atteints. Sur le lieu du crime, les assassins ont laissé ou oublié un marteau couvert de sang.
Comme le couple vivait seul, les enquêteurs ne savent pas exactement ce qui a été volé, néanmoins, les meurtriers cherchaient des choses au domicile puisque l’intérieur était en désordre. Personne n’est capable de dire durant combien de temps les criminels sont restés sur les lieux. Ce couple tenait un magasin de pièces dans le quartier de Tanambao I. Le gardien de ce magasin, dans la nuit du dimanche vers 22 h affirme avoir vu cinq hommes passer. L’un de ces hommes lui a même adressé la parole en proférant des menaces « est-ce que tu veux finir comme tes patrons ? » lui aurait-il dit. Un autre avait suggéré de le tuer et le gardien a compris et a de suite pris la fuite. Suivant ces divers témoignages, il peut être déduit que les meurtres aient été commis entre 20h et 21h30 environ.
Nous ne pouvons confirmer si les attaques enregistrées depuis avril ont été commises par le même groupe de malfaiteurs. Ce qui est sûr est que ces individus n’hésitent pas à tuer. Le 18 avril, dans le quartier de Tsaramandroso, un Guinéen a été victime d’une tentative d’assassinat alors que son gardien a été tué. Les criminels ont mis la maison en désordre tandis que le Guinéen avait perdu connaissance. Dans la nuit du mercredi 3 mai, dans le quartier Mahatsinjo, une famille a été attaquée, les malfaiteurs sont rentrés par effraction et ont tué le premier gardien et agressé le deuxième. La mère de famille en apercevant les criminels depuis l’étage a allumé toutes les lumières et a appelé à l’aide, les malfaiteurs ont réussi à prendre la fuite.
En ce mois de juin, la ville d’Antsiranana est de nouveau victime. La concordance des témoignages porte à croire que le groupe qui a perpétré le meurtre du couple Taibaly pourrait être le même que celui qui a cambriolé une maison il y a une semaine sur la rue Général Charles de Gaulle, Lazaret nord. L’attente est grande dans les suites que donneront la police judiciaire d’Antsiranana et la Justice dans ces affaires puisque l’insécurité à Antsiranana n’a jamais atteint ce niveau inquiétant.
■ C. Angeline