Fortin d'Antsirane
Dans les premières années de l’occupation, pour les français, les risques risque viennent de l’intérieur.
Il s’agit du gouvernement merina, installé dans la région depuis l’expédition de Radama Ier dans le nord
Ce dernier a laissé un poste militaire, transformé ensuite en un fort d’accès difficile au sommet du mont Reynaud, dans la montagne des français. Dénommé « Ambohimarina », il devint le quartier général de la province d’Antomboko.
De leur côté, les français, dès leur installation à Diégo-Suarez, établirent un petit fortin "construit sur le monticule par lequel se termine le plateau de la péninsule dominant la rade et protégeant les établissements "(Société de géographie de Marseille – 1886)
Dès juillet 1886, le commandant Caillet établit une solide redoute au sommet du plateau de Mahatsinjoarivo, à une altitude de 215 m au sud de la baie et à 6km au N.O du fort d’Ambohimarina.
Un autre poste fut installé au « Point 6 » sur le chemin d’Ambohimarina, où les merina avaient un poste de douane : il était destiné à surveiller le chemin qui reliait Ambohimarina au village d’Antsirane
Ambohimarina :
Siège du pouvoir merina dans la Province d’Antomboka le fort d’Ambohimarina fut construit, à partir de 1837 pour répondre aux attaques incessantes des Antankaranas.
Après 1885, les incidents se multiplient entre les troupes d’Ambohimarina et les français qui essaient d’étendre leur territoire.
Lors de la guerre de 1895, plusieurs affrontements ont lieu: en février les français chassent les hovas d’Antanamitarana ; et le 12 avril 1895, les troupes françaises (dont un bataillon de volontaires de La Réunion) enlèvent le fort d’Ambohimarina, à peu près déserté par ses occupants.
Mahatsinjoarivo :
le Fort de Mahatsinjarivo de nos jours
Considéré comme une position stratégique de premier ordre en raison de sa situation sur une hauteur qui domine à la fois le chemin d’Ambohimarina et les riches plaines d’Anamakia, il fut doté d’une garnison de 300 soldats, composée de 2 compagnies de disciplinaires et d’une compagnie de tirailleurs indigènes et encadrée par 37 officiers et sous-officiers. Des gendarmes à cheval faisaient la liaison avec le quartier général et les autres postes.
Un chemin de fer Decauville reliait Mahatsinjo à Antsirane
Dans la nuit du 23 décembre 1894, le poste fut attaqué par les soldats merina qui furent repoussés.
Par ailleurs, le Commandant Caillet commença à mettre en place une ligne de défense intérieure :
- 2 blockhaus équipés d’artillerie, l’un sur les hauteurs d’Orangea, l’autre dans le nord de la Montagne des Français
- Un poste dans la Baie du Courrier, tenu par une vingtaine de tirailleurs indigènes sous le commandement d’un sergent français
Sur le front de mer :
L’installation de la défense du front de mer ne fut réellement entamée qu’à partir de 1893.
Elle comprenait :
- Les batteries défendant la passe : batterie haute d’Orangea armée de 4 canons et batterie de la Pointe de l’Aigle (au sud de la passe) armée aussi de 4 canons de 138,6m/m
- Les batteries destinées à la défense de l’intérieur de la rade : batterie du Cap Diégo armée de 6 canons et celle de la Pointe du Corail, armée de 2 canons de 194m/m
Cependant aucune organisation de défense sérieuse ne fut entreprise jusqu’en 1898